GALATEA GOTHICA (1)
GALATEA GOTHICA
Le 9 et 10 juin prochain, je participerai à une exposition du collectif d'artistes meusiens, Artspire, dont je fais parti depuis peu.
Jusque là, rien d'inhabituel. Ce qui surprend, en revanche, c'est le lieu : l'originalité de l'expo tient dans le fait qu'elle se situera dans une entreprise de taille de pierre et que pour l'occasion, d'énormes machines ou blocs de pierre, seront déplacés, à la convenance des exposants.
Aussi pour remercier notre hôte, le collectif a décidé de faire une oeuvre qui évoque la pierre, chacun avec son expression.
C'est un thème que j'ai déjà exploré et que j'aime... Les anges gothiques, les gargouilles de Notre Dame des Engoulevents. Sorrow et ses pierres tombales, avec le cadre en crépit que j'ai posté dernièrement sur ma page facebook (link).
Mais aussi, Galatée et Pygmalion. Une de mes premières peintures était dédiée à ce mythe, avec une réinterprétation symbolique que j'avais appelé "songe de Galatée".
Merci de ne pas exploser de rire, c'était une des premières, ai-je dit !
Pygmalion est un sculpteur de Chypre qui tombe amoureux d'une statue d'ivoire, ouvrage de son ciseau : il la nomme "Galatée".
Lors des fêtes dédiées à Aphrodite, il prie la déesse de lui donner une épouse semblable à sa statue. Son vœu est exaucé par cette dernière, qui donne vie à la statue.
De très grands artistes ont donné des oeuvres à tomber par terre. Jean-Léon Gérôme, par exemple, un peintre accadémique du XIX dont le travail est une magnifiscence.
Evidemment, j'aimerais que mon art puisse rivaliser avec le sien, mais je pâlis à l'idée de faire une peinture qui pourrait lui être comparée. Et pourquoi en pas, pour une fois, jouer avec mes autres cordes ? Après tout, n'ai-je pas dit que j'étais dans une période où je souhaitais leur donner un peu plus de place ?
C'est dit, ma nouvelle version de Galatée sera une statue polymère. Ou plutôt... moitié polymère, moitié pierre, car la "poupée", pour l'appeler comme il se doit, devra sortir d'une vraie sculpture de pierre.
Alors à mes papiers, pour un croquis hyper rapide. Je n'ai pas besoin d'entrer dans le détail, car je trouverai la voie par la sculpture, non par le dessin. Le dessin n'est là que pour poser mes premières intentions, pour fixer une vague pose et des proportions anatomiques crédibles...
Je n'ai pas envie de faire une Galatée classique. Tout a été dit... J'ai plutôt envie d'une Galatée décallée, dégentée.
Dans une modernité romantique, ça donnerait peut-être quelque chose d'un peu steampunk. Une belle vampe en corset. Peut-être avec des petites ailes de métal. Et pour Pygmalion, pourquoi ne pas faire un profil d'un jeune éphèbe, avec tout le côté urbain ? Jeans et chemise. Converses ou baskets... Bref, j'ai envie de casser les codes...
Maintenant, le fun commence : les statues, par elles-mêmes...
Bien sûr, je n'ai pas l'expérience d'une Virginie Ropars ni d'une Julie Mansergh... Après tout, je n'en ai pas encore beaucoup derrière moi.
Mais c'est un plaisir que de penser en 3 dimensions et de palper la matière...
Pour galatée, j'ai commencé un corset de satin. Et le bijou qu'elle porte au cou est réalisé en argent pur. Sur la photo ci-joint, elle n'a pas encore ses cils ni ses cheveux qui devraient m'arriver par la poste des USA (si quelqu'un a d'ailleurs une bonne adresse plus proche, je suis preneuse...).
Je suis actuellement en train de tailler le bas du corps dans un bloc de steatite, en sculpture directe. Les deux parties seront fixées l'une à l'autre, et je travaillerai seulement à la fin sur la "fusion naturelle" des deux matières.
Pygmalion est encore moins avancé. Sur cette photo, il n'a pas encore ses bras. Les mains, plus larges que le bras, ne seraient pas passées dans l'emmanchures d'une petite chemise d'une dizaine de centimètres, coupée et cousue exactement comme une grande !
Il n'a pas non plus encore ses iris, car j'attends de pouvoir les placer tous les deux en vis à vis pour "diriger" son regard comme il faut.
Je vous propose, dans ces prochains jours, de vous montrer l'avancement sur cette statue et sa présentation, jusqu'à l'exposition.
Pour ceux qui voudront la voir, c'est dans l'entreprise "Varnérot" à Thierville, dans la Meuse (près de Verdun). Je donnerai tous les détails pour la route quand la date approchera.
à suivre....