Monthermé 2009
Je suis une fidèle de certains festivals. Les Imaginales, figurant peut-être en proue, et Sèvres et Mons à la suite. Ces rendez-vous deviennent au fil des années de vraies fêtes, promesses de rencontres avec les auteurs et amis qu’on n’a pas vus depuis un an. Promesses de rencontres aussi, avec le public. Souvent les mêmes têtes reviennent et, au fil des ans, deviennent comme de lointains cousins dont on attend l’arrivée avec une impatience non dissimulée.
Mais jusqu'à ce jour, je ne me souviens pas avoir inauguré une première édition.
Monthermé fut mon baptême…
La petite ville Ardennaise nichée au creux d’un vallon boisé, sous le feu des premiers rayons printaniers, se transforma l’espace d’un week-end en lieu de rencontre féérique. Le lieu était bien choisi, si l’on en croit la toponymie locale : des auberges aux noms évocateurs, des chemins dit des légendes. Partout, les réminiscences des 4 fils Aymon, dont l’histoire fut un temps, connue de la France entière et qui reste encore le fleuron de cette contrée, avec son cheval enchanté, Bayard, et son enchanteur, Maugis, qui n’a rien à envier au Merlin breton.
Et bien pour reprendre l’expression consacrée « pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître ». Non seulement les auteurs étaient aux petits oignons, mais la communication impeccable. Et par voie de conséquence, le public, au rendez-vous.
Le Printemps des Légendes, le bien nommé, fut tout simplement un magnifique cocktail en l’honneur de la féérie : Marchés bondés de champignons grognons et de lutines à l’allure mutine. Cosplay avec des faunes qui arpentaient les allées, suivis d’hideux gobelins, ou d’un Gandalf serein, appuyé sur son bâton de pèlerin. Des fées, des maquillages extraordinaires, des batteleurs… Et tout ça, sans oublier les auteurs et les illustrateurs, dont les tableaux permettaient une déambulation en images, comme autant de fenêtres ouvertes sur l’imaginaire.
Le côté festif avait en contrepoint le côté intellectuel, avec des tables rondes retransmises en direct à la radio.
De mon côté, j’avoue avoir, de temps à autre, déserté ma place et mon crayon de papier, pour m’asseoir une minute, à observer le joueur de Bodhran ou le viéliste.
Pour la nuit, nous avons eu droit à de magnifiques chambres d’hôte, dans une maison tout aussi remarquable. Je me suis retrouvée en compagnie de Nathalie Dau, qui a signé le texte de mon petit dernier chez Auzou (Légendes) et de Séverine Pineau, qui venait dédicacer Ysambre 2 et son Bestiaire Fantastique, récemment publié chez Au Bord des Continents. Avec nos "Jules", et nos hôtes d’une fantastique hospitalité, nous avons fait une tablée plutôt animée, pour finir, au lendemain matin, avec une dédicace d’un dessin sur le livre d’or… où nous espérons bien resigner une année prochaine !
Bravo aux organisateurs en tout cas, en particulier Hervé Gourdet qui semble avoir mis tant de lui-même pour nous offrir ces deux jours de l’autre côté du miroir…
Toutes les photos sont de Philippe Halvick : Merci à lui pour son autorisation